Ce texte est une opinion et n’engage pas celle dela France Insoumise Benelux.
Comme attendu le variant Omicron a remplacé le variant Delta dans notre pays et sa contagiosité extrême relance une nouvelle vague à peine la vague Delta terminée. Le temps de doublement des cas d’environ 7 jours (bulletin hebdomadaire sciensano ) laisse prévoir un record de contamination comme c’est le cas dans les pays européens touchés avant nous par Omicron.
Cette vague épidémique déjà impressionnante survient alors que le télétravail est de règle, que le port du masque en intérieur a été généralisé et que les vacances scolaires ne sont pas terminées. Autant dire que la situation va empirer dans les semaines qui viennent si les choses restent en l’état.
Virulence et nombre de cas
Il est probable (et souhaitable) que les experts et les politiciens auront comme boussole le nombre de formes graves et non le nombre total de contamination, pour éviter la saturation des capacités hospitalières notamment celles des unités de soins intensifs. Cette saturation dépendra de 2 paramètres simples : la virulence du variant (le pourcentage de cas hospitalisé parmi les contaminés) et le nombre de cas.
Concernant la virulence, Omicron se confirme comme étant moins virulent que Delta mais son niveau exact n’est pas encore connu ce qui limite la modélisation épidémiologique. Une moindre virulence pourrait tout à fait être annulée par le surcroit de contagiosité du variant.
Prenons un exemple simple, si Omicron diminue de 2/3 le risque d’être hospitalisé mais qu’il infecte 3 fois plus de personnes, alors le nombre de patients hospitalisés sera identique.
Quelles pourraient être les stratégies pour limiter l’impact de cette vague ?
- On ne peut pas modifier le variant Omicron, il est ce qu’il est, mais comme il apparaît clairement que la dose de rappel diminue le risque de formes graves comme le montre entre autre les données les plus récentes de Sciensano (figure 1) cela revient à diminuer la virulence relative du virus.
- Ces mêmes données confirment encore une fois contrairement à ce que l’on entend que la vaccination diminue le risque d’être infecté (figure 2) même si cette protection n’est pas parfaite et qu’on ne peut donc pas utiliser la vaccination comme seule arme de contrôle épidémique. Mais ces données montrent qu’une meilleure couverture vaccinale contribue à diminuer l’incidence.
- Si malheureusement la vaccination n’était pas suffisante, le nombre de cas graves ne pourra être jugulé qu’en limitant le nombre de cas c’est à dire en imposant de nouvelles mesures de restriction sociales.
l’œil rivé sur les données hospitalières
Ainsi nous pouvons parier que les politiciens garderont l’œil rivé sur les données hospitalières pour voir lequel des 2 scenarii se réalisera :
- Soit la virulence d’Omicron rapportée à notre immunité collective sera suffisamment faible pour éviter la saturation des hôpitaux et de nouvelles mesures sociales seront alors jugées trop coûteuses par rapport au nombre de cas graves évités (et donc de vies sauvées). La COVID sera « enfin » une forte grippe.
- Soit le nombre de cas graves augmentera dangereusement au risque de saturer les capacités hospitalières et des mesures de restriction seront nécessaires. Le seuil de saturation sera l’objet à n’en pas douter de débat intense: est-ce quand les patients COVID altèrent la qualité des soins des non COVID (déprogrammation, perte de chance faute de place en USI) ou quand la capacité même de soigner les COVID est mise à mal ?
En tout cas si les mesures de restriction devenaient nécessaires, elles devront malheureusement être fortes au vu de la contagiosité d’Omicron. Le retour des bulles, voire un nouveau confinement ne peut-être exclu en l’état actuel des connaissances.
Dr Grimadi