Abstention !

Le 12 avril dernier, le Groupe d’Action de Bruxelles s’est réuni pour discuter des trois options envisagées par la consultation citoyenne de l’Union populaire pour le deuxième tour : abstention, vote blanc/nul ou vote Macron. Nous publions donc trois articles, un par option de vote, exposant les arguments avancés en faveur de chacune de ces options lors de nos échanges. Ce dernier article est consacré à l’abstention.

Faire barrage ? Il nous faudrait deux barricades aujourd’hui !

Entre le programme de Marine Le Pen et celui d’Emmanuel Macron, l’écart est mince, juste une affaire de degré. La rhétorique et les invectives envers nous sont très souvent les mêmes dans les deux camps.

Avec nos convictions de solidarité et de lutte individuelle, collective et inclusive, comment se décider à mettre l’un de leurs noms dans l’urne ?

Un sentiment d’exclusion, de ne pas avoir de place.

L’ambiance est nauséabonde. Tout est fait contre nos intérêts en tant que citoyens !

Les projets de ces deux candidats mènent tous deux à l’asservissement du peuple mis au service du système et de ses bénéficiaires. Le second tour des présidentielles n’apportera aucune solution aux sujets qui comptent. Les positions d’Emmanuel Macron sur l’écologie tiennent plus du Greenwashing que de convictions réelles et Marine Le Pen, elle, frôle l’ignorance lorsqu’elle tente d’aborder ces thèmes.

S’agissant des questions sociales, les crises qu’Emmanuel Macron a suscitées ces dernières années et ses méthodes pour y faire face ont révélé son mépris pour le peuple et son dédain de l’apaisement social.

Quant à Marine le Pen, a-t-elle jamais contribué à la justice sociale lorsqu’elle le pouvait en tant qu’élue ? Bien au contraire. Alors, pourquoi voter dans ces conditions ?

Sanctionner Macron, ne surtout pas lui donner de légitimité.

Macron passera, l’enjeu est que l’écart soit serré. D’une part, pour sanctionner son arrogance, son mépris du peuple et du débat public ainsi sa politique individuelle et autoritaire. D’autre part, pour ne pas lui donner de légitimité.

De plus, avec un écart serré, la menace du passage fasciste et néofasciste aux législatives entraînera une forte mobilisation à gauche. On peut alors espérer un nombre important de députés de l’Union Populaire formant le cœur de l’opposition des cinq ans à venir.

Des députés qui porteront nos idéaux face à quiconque s’empare du pouvoir.

Nos voix sont insoumises !

Que Macron fasse campagne ! C’est un méritocrate, alors nos voix, elles se méritent ! Qu’il vienne nous chercher un par un, comme nous avons récolté nos voix au porte-à-porte pendant des années, et qu’il agisse maintenant !

On ne croit pas aux promesses du banquier à la place présidentielle depuis cinq ans. Nous connaissons son bilan.

Il a dix jours pour agir et convaincre, pas la peine de vouloir nous faire peur : des services, nous ne sommes pas disposés à en rendre ; nos convictions ne sont pas de futiles caprices.

Nous ne pouvons sans crainte livrer nos voix et tendre la main à celui qui en a tant arraché. Alors, qu’il fasse campagne et qu’il montre que lui donner nos voix pourrait avoir un sens !

Et s’il ne nous convainc pas ?

Nous avons deux options : nous abstenir ou voter blanc/nul.

Voter blanc, c’est accomplir un devoir civique quand bien même on ne se retrouve dans aucun des programmes proposés. C’est éviter l’amalgame entre l’abstention de désintérêt et l’abstention de conviction. Mais le vote blanc n’est pas pris en compte ni médiatisé au contraire des chiffres de l’abstention, immédiatement visibles et objets du débat public. Avec la visibilité vient la prise de conscience.

Avec une forte abstention, le résultat même de l’élection pourrait être remis en cause et un véritable débat sur les institutions de la Vème république pourrait enfin être imposé.

Abstention !

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